Ouvert au printemps 2019 dans L’INKUB, Le Village by CA Nevers était alors le premier accélérateur de start-up du réseau national à s’implanter en ville médiane, grâce à un partenariat novateur avec Nevers Agglomération. Deux ans plus tard, l’expérience pilote a fait école en permettant notamment à des porteurs de projet locaux de se lancer.

Avec dix start-up et trente-sept emplois fin mai, Le Village by CA Nevers approche à grands pas de sa vitesse de croisière. « Nous y serons quand nous aurons douze start-up et cinquante emplois », estime Luc Meunier, « maire » (la terminologie maison) de l’accélérateur de start-up ouvert au printemps 2019 dans L’INKUB, grâce à une convention signée quelques mois plus tôt, lors du 1er SIIViM, par le Crédit agricole Centre-Loire et Nevers Agglomération.

A l’époque, l’installation d’un Village by CA dans une ville médiane était une première. Deux ans plus tard, le réseau national a vu se multiplier les ouvertures en villes médianes (Laval, Niort, Châteauroux, Le Mans), transformant l’intuition en modèle. « Le Village by CA Nevers a fait école et intéresse beaucoup de monde. Il a apporté la preuve que les petits écosystèmes étaient très efficients », souligne le « maire », présent dès la fondation et rapidement rejoint dans l’aventure par Anne Delhomme, son « adjointe », et en 2020 par Héloïse Guiter, start-up manager.

Si le satisfecit s’impose, Luc Meunier esquive l’écueil de l’excès triomphal : « Nous avons encore des points à améliorer. Nous cherchons à développer des collaborations dans le domaine de la propriété intellectuelle, de la préparation à la levée de fonds ou de la préparation au pitch. Nous nous sommes pou l’instant tournés vers l’extérieur. »

L’équipe neversoise s’active également à agréger des « business angels » autour du berceau de ses start-up. Elle a notamment noué un partenariat avec BFC Angels, qui rassemble d’anciens chefs d’entreprise déterminés à (s’)investir aux côtés des jeunes entrepreneurs. « Notre souhait est aussi d’attirer l’attention des Neversois investisseurs », précise Luc Meunier. D’où la mise en lumière des « belles histoires » qu’écrivent les créateurs de start-up, lancés avec un mélange d’audace et de maturité dans des domaines aussi divers que l’édition, l’économie circulaire, les animaux de compagnie ou le compostage alimentaire.

La meilleure histoire reste néanmoins celle d’un Village qui a su révéler les talents de son territoire et donner aux exilés l’envie d’y accomplir leur projet. Parmi les dix start-up actuellement accélérées, la plupart sont en effet créées par des Nivernais : « Nous leur avons montré qu’ils pouvaient donner vie à leur projet sur leur territoire. Sans Le Village by CA Nevers, il aurait été difficile de conserver ou faire revenir ces talents. On voit désormais des jeunes qui toquent à la porte, qui sont intéressés par ce que nous faisons, par le collectif qui évite l’isolement du chef d’entreprise, ce qui a été particulièrement important pendant la crise sanitaire. On sent une forte envie de s’investir sur le territoire. »

Pionnière en ville médiane, l’expérience neversoise a également validé une collaboration d’un nouveau genre pour Le Village by CA : « Nevers a été le premier Village à travailler avec une collectivité locale. Cette union avec Nevers Agglomération a clairement lancé notre projet. Nous pouvons notamment nous appuyer sur des dispositifs efficaces de l’Agglomération comme Welcome in Nevers ; c’est un bon vecteur de synergie. »